Actualité aéronautique

Azul : une année 2024 compliquée

Article publié le 3 mars 2025 par David Dagouret

La compagnie brésilienne a dévoilé ses résultats 2024, entre pertes historiques et espoirs de rebond.  

Azul, la compagnie aérienne brésilienne, a tiré le rideau sur une année 2024 pleine de contrastes en annonçant ses résultats annuels. D’un côté, un chiffre d’affaires qui grimpe à 20,8 milliards de reais, soit 3,6 milliards de dollars, en hausse de 4,4 % par rapport à 2023. De l’autre, une perte nette ajustée qui explose à 8,2 milliards de reais, environ 1,43 milliard de dollars, un chiffre en augmentation de plus de 1 000 % sur un an. Ces chiffres, dévoilés récemment, racontent une histoire où les avancées côtoient des défis de taille.

Sur le terrain des opérations, l’année n’a pas été complètement sombre. La compagnie a vu son EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement), un indicateur clé de la performance avant charges financières, atteindre un record à 6,1 milliards de reais, en progression de 22 % sur l’année. Pourtant, le dernier trimestre a plombé le tableau avec une perte nette de 3,9 milliards de reais, là où Azul affichait un bénéfice de 403 millions un an plus tôt. La faute, selon la direction, à un real brésilien en chute libre face au dollar, qui a fait gonfler les coûts des locations d’avions et du kérosène. Côté trafic, pas de quoi rougir : plus de 30 millions de passagers transportés, un leadership maintenu sur le marché intérieur avec près d’un tiers des parts, et des nouveautés comme des vols vers Paris ou Curaçao. Mais ça n’a pas suffi à équilibrer la balance.

L’année a aussi été marquée par un gros chantier financier. Azul a bouclé une restructuration ambitieuse, réduisant sa dette d’environ 1,6 milliard de dollars. Comment ? En convainquant créanciers et loueurs d’avions de transformer une partie de ce qu’on leur devait en 20 % des actions de l’entreprise, tout en injectant 525 millions de dollars de cash frais grâce à un accord avec des détenteurs d’obligations. Un coup stratégique qui a éloigné le spectre d’une faillite à l’américaine et redonné un peu de marge de manœuvre.

John Rodgerson, le patron d’Azul, a déclaré : "2024 a été rude, mais avec ça derrière nous, on peut remettre les mains sur le manche et avancer."

Pour 2025, Azul regarde devant avec un optimisme prudent. Objectif affiché : un EBITDA à 7,4 milliards de reais, porté par une demande qui tient bon et une flotte mieux gérée. Il y a aussi ces discussions avec Gol, la concurrente, qui pourraient accoucher d’une fusion massive, un projet qui mettrait entre leurs mains 60 % du trafic domestique brésilien. Une idée qui plaît à Brasília et qui pourrait changer la donne dans le ciel local. Mais les obstacles ne manquent pas : carburant imprévisible, économie chancelante au Brésil, et un secteur encore marqué par les secousses post-Covid. 

Au final, 2024 laisse un goût bizarre pour Azul. Une année où la compagnie a posé des jalons pour se relever, sans masquer une réalité financière brutale. Les mois qui viennent diront si ces efforts seront assez solides pour décoller à nouveau.

Azul

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